Sécheresse, inondations, avancée du désert… Le Mali subit de plein fouet les effets du changement climatique. Dans le sud du pays, les agriculteurs d’un village peinent à nourrir tous les habitants. Et la situation risque d’empirer.
Drapée dans son étoffe bigarrée, Awa longe doucement les rangées de laitues, oignons et autres légumes. Malgré ses 70 printemps passés, la maraîchère continue d’œuvrer dans ce potager qu’elle partage avec d’autres cultivatrices. En ce début d’année, le constat est sans appel : «Les récoltes ne sont pas bonnes, souffle-t-elle. Malgré nos prières, la pluie n’a pas été suffisante l’an dernier. Aujourd’hui, nos réserves d’eau sont trop minces et la terre n’est pas favorable à la culture.» Adossée au puits quelques mètres plus loin, Nayouma acquiesce : «Je puise depuis tôt ce matin, mais le niveau est très bas. Je suis fatiguée.»
Nous sommes à Ndjinina, village malien d’une centaine d’âmes situé à près de 130 kilomètres de Bamako, la capitale. Dans cette localité rurale, tout le monde ou presque dépend de l’agriculture et de l’élevage pour se nourrir et espérer générer un petit revenu. Une vulnérabilité face à la météo, exacerbée ces dernières années par les irrégularités saisonnières observées dans cette zone semi-aride, par essence en proie à la sécheresse, mais également dans le reste du pays.
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